André Gide a dit : « Choisir, c’est mourir un peu ». Formule certes un rien excessive mais qui n’est pas totalement dénuée de vérité.
Je l’ai encore vérifié l’autre jour, en formation, lors de la constitution des groupes de pairs. Choisir, être choisi, faire le bon choix, éviter les mauvais choix. Ne pas savoir (c’est du belge) ni connaître (c’est bilingue) le futur. Quelle guigne. Ça ne simplifie pas la vie !
Cela interroge la personne sur qui elle est, sur sa sécurité, sur son pouvoir, sur son influence… Bref, sur son scénario. Explication :
Inconsciemment, à ces moments-là, je peux perdre ma sérénité, la sécurité de mon être ontologique et être touché dans la profondeur de mon être, sur mon scénario. Sans doute, j’interprète ce qui est en train de se passer comme quelque chose d’existentiel qui renforce encore mon insécurité. Dans mon fantasme, Cela pourrait mettre en péril ma vie, ma sécurité, mes habitudes et ce que je connais.
Depuis mon adolescence, j’ai construit un certain nombre de stratégies qui m’aident à faire des choix rapides et que j’espère en adéquation avec la situation présente.
Si elles l’étaient à l’époque (adéquates, ajustées), compte tenu de l’environnement et de mon degré de développement, il n’est pas certain qu’elles le soient encore aujourd’hui à l’âge que j’ai. Ces stratégies sont une part de nos scénarios.
J’ai vu agir ces personnes dans leur choix. C’était touchant de voir certains d’entre eux tristes, d’autres dans la peur, d’autres encore en colère, vindicatifs voire agressifs, et d’autres enfin dans le contrôle. Notre rôle alors, c’était d’offrir le cadre, comme un container à l’intérieur duquel chacun peut s’exprimer et avancer, de proposer des processus pour continuer à se parler, laisser vivre ces émotions, s’apprécier et croître.
J’ai vu et entendu des personnes regretter leur comportement, parler de gêne, de culpabilité et présenter leur excuse. Demander de les excuser. Là aussi, la vie agit et ils agissent dans la vie.
Comme je l’entends de Frankl, leur permettre de (ou les laisser) reconnaître leur culpabilité, c’est aussi leur permettre de prendre leur responsabilité d’homme vivant. Là aussi, ils ont à choisir. Et assumer leur responsabilité, c’est vivre plus encore. Bravo !