En supervision collective, François nous présente le cas d’une entreprise familiale de 70 personnes. Depuis le début de l’année, l’entreprise a changé de mains et deux personnes, mari et femme en l’occurrence, se partagent désormais une bonne partie du leadership : Serge s’occupe du commercial et de l’opérationnel tandis qu’Isabelle gère l’administration et les finances. A « ses heures perdues », Isabelle est aussi assistante de Serge.
Pourquoi une bonne partie et pas la totalité du leadership ? Si je me réfère à Berne et à la Tob, on peut classer les leaders en deux catégories : les leaders actuellement vivants et les leaders historiques (dont l’influence est parfois plus grande que les leaders actuels…).
Dans sa réflexion, Berne distingue aussi plusieurs types de leaders vivants : le responsable nommé à la tête de l’organisation (Serge dans le cas qui nous occupe); les leaders effectifs, suivant les situations (ici Serge, Isabelle et Pierre, un employé de la maintenance, compétent dans la connaissance des machines-outils); et enfin les leaders psychologiques, c’est-à-dire la ou les personne(s) que l’on sollicite quand on a besoin d’un conseil personnel, sur sa situation, sa carrière, ses choix plus intimes.
La description que François nous fait de cette entreprise, à travers les comportements de ses employés et partenaires semble apocalyptique. Travers, pièges, vols, présomptions, jeux psychologiques… autant de comportements de nature à dépeindre une société malade. « Et pourtant, elle tourne ! »* En effet, l’entreprise fonctionne, engrange des bénéfices et connait même une croissance d’effectif. Et ce n’est pas tout puisqu’elle est composée d’hommes et de femmes, qui chacun portent en eux une dimension noétique, existentielle, vitale jamais malade. Sans oublier les deux personnes de bonne volonté qui la dirigent et sont bien décidés à l’assainir et à la développer.
Quel défi que de la regarder au travers d’autres lunettes que déformantes et pessimistes ! Quel challenge que de voir en transparence des signes et comportements apparents, le potentiel existant, les ressources effectives et latentes.
Si telle est une qualité de la transparence, j’en suis preneur.
Je pense aussi que mon regard, tout chargé d’enjeux vitaux, peut ne percevoir qu’une partie, parfois sombre, de la « réalité ». La transparence nécessite donc une prise de recul et un travail sur soi essentiel.
*Merci à Galilée qui n’a vraiment rien à faire dans cette histoire, mais que je salue quand même 😉
Merci Philippe pour tes billets hebdomadaires, je les attend avec joie et curiosité. Cette lecture me stimule, m’interroge, me fait sourire ou m’émeu…Merci pour tout cela.Juliette
Bonjour Juliette,
Quel beau retour que le tien, qui parle de ce que cela génère chez toi. Les mots qui me viennent, créativité, imaginaire, ouverture, tellement présents dans les métiers de l’art, comme celui du clown.
A bientot
Philippe