Le travail d’accompagnement entre un client et un professionnel de l’accompagnement débute dès la première rencontre, de visu, par mail ou par téléphone, le coaching, la supervision, l’accompagnement logothérapeutique (pour simplifier ces termes, je prendrais un mot commun : échange) a commencé. Je pourrais d’ailleurs dire que, comme l’enfant qui se construit dans le ventre de sa mère et peut-être même dès avant sa conception, l’échange a commencé bien avant ce contact.
Client et professionnel ne sont déjà plus « innocents » au moment de ce premier contact « matérialisé ». L’appel du client est déjà le résultat d’une démarche intérieure. La disponibilité du professionnel est aussi l’expression d’un choix (implicite) initial, d’une identité explicitée, même provisoire, et toujours en construction.
Comment structurer ce travail d’accompagnement ?
Compte tenu de l’antériorité de l’échange, c’est donc dans la conscience de ma posture, de mes intentions, du qui je suis en tant que professionnel que j’ai à investir. Etre aussi dans ma vérité pour permettre la rencontre entre deux vérités. À tout le moins, être conscient de cette condition pour laisser l’autre libre de sa croissance, sur son chemin.
Au moment de l’échange, j’ai alors à collecter les faits, les informations qui me sont données, les mots utilisés aussi bien par le client que par moi. Je les appelle des signes.
Ainsi quand Camille me demande un entretien, elle me donne des informations importantes que j’ai à prendre en compte. Le langage et les affects.
Pour rappel, voilà les signes que j’avais relevés dans un article précédent (c’est le premier pas conscient de l’échange) :
- Les émotions que je perçois chez moi, qui m’appartiennent ou non ; (Processus parallèle).
- La sensation de répétitivité de ces émotions. Que disent-elles des stratégies mises en place préalablement ?
- La demande d’aide de Camille de structurer sa vie personnelle et professionnelle et sa demande (implicite) à mon égard, « êtes-vous capable de structurer vos interventions ? ». (Processus parallèle).
- Contrôle de qui est l’autre (moi, dans cet exemple) et vérification qu’il est bien un SSS, un Sujet Supposé Savoir. Quelle anthropologie et quelle image de l’homme ? Confirmation.
L’échange est donc déjà bel et bien engagé.
Suite au prochain article. Merci Camille pour cette réflexion à votre rencontre.