Qu’est-ce qu’un talent? Peut-on le mesurer? Peut-on le développer? Pourquoi le développer?
Un texte évangélique en parlait, qui pourtant me laissait perplexe sur la question de l’injustice lors du partage de la richesse.
Comment parler des talents ? Je me posais cette question depuis quelques temps quand j’ai eu la chance de rencontrer le recteur de l’université de Ruengeri dans la cadre du congrès de logothérapie au Rwanda.
Lors d’un échange à la sortie d’une des conférences, il nous raconte cette histoire que je vous livre telle que ma mémoire l’a reçue. Je vous prie donc de m’excuser d’en avoir réinterprété certains passages.
« Dieu créa 3 individus. Comme ils sortaient de la terre, Dieu leur suggéra d’aller se laver.
Pressé, le premier couru dans le bassin, s’y plongea en se démenant de tous côtés et prit toute l’eau disponible, la gaspillant et la renversant tout azimut. Il sortit tout blanc de cet épisode.
Le deuxième, plutôt zen, marchait encore vers le bassin quand le premier en sortit. Il restait peu d’eau qu’il utilisa comme il pouvait. Il sortit cuivré de cette aventure.
Le troisième avait décidé de faire une sieste avant cette étape commune. Quand il arriva sur place, il trouva à peine une mare dans laquelle il posa ses deux pieds et ses deux mains pour se les frotter. C’est ainsi que la plante de ses pieds et les paumes de ses mains s’éclaircirent légèrement.
Ainsi naquirent les humains et leurs diverses couleurs de peau.
Moralité : Le blanc se réserve toutes les ressources et les gaspille. Il est temps pour lui de partager. Le noir prend son temps pour se reposer. Il est temps maintenant pour lui de se former et de travailler. »
Quel lien avec les talents ?
A l’origine, chacun reçoit des talents différents. Pas de comparaison, pas de jalousie, pas d’hiérarchie. A chacun de les utiliser et de les faire croître. Par exemple en construisant des projets, en prenant soin de la vie des autres, en recevant leur amour, en se développant pour être à même de répondre à la vie, en se positionnant en face du destin sur lequel l’homme n’a aucune prise.
Rogier 