Ne ratez pas ce bus!

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Paterson est le nom d’une ville du New Jersey où vécurent de nombreux poètes dont  William Carlos Williams (WCW). C’est aussi le nom du personnage principal du dernier film de Jim Jarmush qui a séduit la croisette lors du dernier festival de Cannes.

Je suis, moi aussi, tombé sous le charme de Paterson. Chauffeur de bus de son état, il est aussi un amoureux, un poète et un observateur attentif d’un monde haut en couleurs. A côté de son job, Paterson est porteur d’un projet personnel qui donne tout son sens à son métier, au film et au parti pris du cinéaste. Sa vie est un poème…

De poésie, il en est aussi question dans sa manière de scruter tous les petits riens de son environnement quotidien. Le cinéaste nous la fait éprouver au travers de jeux de miroir et de reflets et dans le regard de son héros. Tous les détails d’une existence simple, répétitive, dans une ville un peu désuète nous apparaissent au fil des 7 jours de la semaine que conte le film. Chaque jour est marqué d’expériences qui donnent du relief à Paterson. Une femme artiste, un chien jaloux, un bus récalcitrant, une petite fille libre, un Japonais intriguant et inspiré, un barman joueur d’échec dans un bar ritualisé. Paterson est le poète de l’instant présent.

En phénoménologie de la vie, on dit que tout nous est donné à tout moment. Mais l’on peut aussi tout perdre. Cette dualité me semble représentée par la coexistence de l’ombre et de la lumière, du vide et du plein, du jouir et du souffrir, ou pour revenir au film, du lent et de l’intense.

Un jour, Paterson perd son carnet de poèmes. S’en suit un temps de découragement et de déambulation. Puis la contemplation d’un paysage bucolique et la rencontre d’un Japonais voyageant sur les traces du poète WCW le réconfortent. Moment suspendu. Incursion énigmatique. Cadeau somptueux : ce dernier lui offre son carnet de poèmes, un carnet à la couverture décorée et aux pages blanches comme autant d’invitations aux multiples possibilités de la vie dans l’existence. Et Paterson se remet à écrire…

Ce film que je n’hésite pas à qualifier de logothérapeutique parle bien du sens de la Vie, du sens à accomplir tout au long des situations rencontrées dans l’existence.

 

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Un commentaire sur « Ne ratez pas ce bus! »

  1. Une belle leçon, ou plutôt exposition, de l’adage « carpe diem ». Ce personnage ne court pas après le bonheur, après les expériences forcées ou les sensations nouvelles, il vit le bonheur au quotidien, dans l’acceptation et l’intéret vis à vis de ceux qu’ils côtoie, ou du moins c’est ce que je projette sur ce personnage. Ce film était pour moi une bulle d’humanisme et de tranquillité, avec aussi une touche dl’auto-dérision et d’humour pour ne pas tomber dans le piège de la leçon de morale ennuyante. Un beau moment partagé avec chance et symbiose avec mon fils de 17 ans.

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