Alors que nous venions d’entamer 2017, le coach propose aux membres du groupe qu’il anime d’écrire sur des étoiles ce que chacun retenait de bon de 2016 et ce qu’il souhaitait en 2017.
Pour ma part, j’écris « gratitude » et « transition fulgurante » (du nom d’un livre écrit par Pierre Giorgini) sur l’étoile dédiée à 2016. Et pour 2017, je trace les mots « renoncement » et « soin de soi ».
Quelques jours plus tôt, j’avais appris que nous étions choisis pour accompagner les changements de gouvernance et de management dans un centre hospitalier. L’idée que notre travail allait profiter aux soignants et, in fine aux patients, me remplissait d’un sentiment de plénitude. Cela avait du sens. La santé et le soin de soi étaient au cœur de ce nouveau travail.
Tout à la joie de cette bonne nouvelle, je ne pouvais toutefois pas m’empêcher d’être inquiet quant à l’intégration de cette mission dans un agenda déjà dense. D’où l’idée d’un renoncement nécessaire. Une partie de moi le comprenait (« Là où je suis rendu, il va me falloir faire des choix ») et une autre le méconnaissait (« Pas possible de renoncer, je trouverai bien une option, voire trois pour y échapper. »)
Las! A mon insu, des forces étaient déjà à l’œuvre à l’intérieur de moi, qui me mettaient en tension. Comment mon corps, mon psychisme et mon noétique allaient-ils cohabiter dans ce périple 2017 marqué du signe des tensions ?
Cela a duré un mois et, il y a 6 jours, je suis tombé malade. Énigmatique mot que celui là : tombé ! A priori, j’étais bel et bien rendu. Il me restait à renoncer.
Si Frankl parle des trois états, la culpabilité, la souffrance et la mort, comme étant des épreuves de vie tragiques, il souligne aussi combien l’Homme a une capacité, une force, une énergie lui permettant de se distancier et de dépasser ce que l’on peut appeler un « destin » imposé. Et c’est précisément dans cette distanciation et dans ce dépassement qu’il peut être dans le sens de son existence. Trouver du sens à sa vie, en donner, l’accomplir, c’est aussi ressentir au-delà de la souffrance et de la culpabilité, une joie profonde et qui semble alignée.
Que dire dès lors de mon chemin parcouru dans ces premières démarches de renoncement. Percevoir la force et la conviction, la conscience d’une démarche juste, ajustée. Être dans l’énergie de l’action et en être fier. Distribuer de la reconnaissance dans ces choix et ces décisions. Signifier un « non », autant à moi qu’à l’autre et nourrir ou générer des émotions fortes. Les écouter, les accueillir, les accepter et me positionner. Garder le lien, le dire, le manifester, le sentir et accepter une position différente chez l’autre. Souffler. Respirer. Aimer. Laisser libre.
Quand une boucle fut bouclée ce matin, comme Paulo Coelho, « sur le bord de la rivière Piedra, je me suis assis et j’ai pleuré ». À chaudes larmes. Plusieurs fois. La vie.
Silence et gratitude. Merci du chemin.
Merci de partager cela, ce que tu écris vient me toucher profondément. Je me sens assis à côté de toi au bord de la rivière Piedra.