La dernière soirée passée à l’EMCC Belgique avec Jacques-Antoine Malarewicz avait pour thème «Les Petits Deuils en Entreprise».
Ce sujet est d’autant plus intéressant qu’il est omniprésent dans nos vies tant personnelles que professionnelles. D’ailleurs, en tant que coach, il revient régulièrement sur la table au cours de mes accompagnements individuels et collectifs.
Hudson théorise le deuil qu’il positionne dans l’étape 5 de sa roue du changement, juste après la rupture. Kubler-Ross décrit pour sa part les étapes progressives, circulaires et systémiques du deuil.
Quant à Malarewicz, il présente 9 paramètres autour desquels un travail spécifique permettra à chacun d’accélérer son deuil. Ces paramètres peuvent être des freins au deuil et au changement. Ils peuvent aussi être des facilitateurs, des accélérateurs de transition:
1) La Perte qui peut être soudaine ou anticipée
2) La Complaisance à rester dans le passé qui dit l’envie de ne pas changer
3) La Fatalité comme une force externe impossible à combattre
4) Les Rumeurs, non-dits et secrets qui entretiennent la peur ou la colère et bloquent l’énergie
5) Les Émotions fortes, soit amour et haine, sans nuance, sans concession
6) Le Recul ou la capacité à se distancier
7) La Culpabilité, sentiment qui invite à rester dans le passé
8) Un Remplaçant, une nouvelle option, une ouverture
9) Un Projet qui mobilise.
Malarewicz présente ces paramètres comme ceux sur lesquels on peut agir pour faciliter le deuil et libérer des énergies auparavant bloquées. Pour une meilleure compréhension, je vous recommande la lecture de son livre «Petits Deuils en Entreprise ».
Faisons des liens avec la Logothérapie et la Phénoménologie:
L’Homme est être de désirs, de besoins, d’affects et d’émotions. L’Homme est « être humain » dans sa capacité à se distancier (prise de recul) et à se transcender (comme sortir de la complaisance), à se déplacer vers … l’autre, un autre, un quelque chose de plus grand.
Tout au long de sa vie l’’Homme est confronté à trois phénomènes majeurs, la culpabilité, la souffrance et la mort. Il aura à se positionner face à la culpabilité, face à lui-même dans la souffrance et à s’interroger sur l’accomplissement du sens de sa vie à tout moment de l’existence comme dans la mort.
Pour s’accomplir, l’Homme peut mettre en œuvre 3 valeurs : donner, agir pour un projet ; recevoir, ouvrir les bras, accueillir la nouveauté, le remplaçant ; se positionner face à une situation sur laquelle il n’a pas prise, par exemple la fatalité, les rumeurs.
Pour ce faire, il dispose de sa conscience, de sa liberté et de sa responsabilité. À nous de l’aider à les contacter. Voila le travail à faire dans nos vies privées comme en entreprise. Recouvrir sa conscience, sa liberté et sa responsabilité aura pour effet de traverser nos deuils. Non comme but mais comme moyen.