Avant d’en tirer une conclusion logothérapeutique, laissez-moi planter le décor d’un drame en quatre actes qui, rassurez-vous, connait une fin heureuse:
Acte 1 – Envoi d’un email d’information à nos contacts
Désireux de faire connaître l’Ecole des Professionnels de la Relation et d’annoncer ses prochaines activités (conférence de Vincent Lenhardt le 14 juin, journée découverte le 15 juin et lancement de la formation Coach & Team en octobre…), nous adressons un email d’information aux personnes figurant dans notre carnet d’adresses. Nous prenons toutefois soin d’inviter les personnes ne souhaitant pas recevoir ce type d’information à nous le faire savoir afin que nous puissions les supprimer de notre fichier d’envoi.
Acte 2 – Réaction de l’un des destinataires
« Bonjour,
Il y a quelques semaines, je vous avais interpellé à propos de vos emails. Je vous avais demandé par quel canal vous aviez reçu mon adresse email. J’ai reçu en retour une réponse très laconique et très bateau : « Via une connaissance commune, mais je ne sais plus vous dire laquelle ». Je vous avais répondu que je n’étais pas intéressé, que j’avais déjà de bons contacts avec « l’école y » et son fondateur. J’avais aussi demandé de me retirer de votre base de données. Je constate que ce souhait n’a pas été respecté. C’est bien de mettre un disclaimer en fin de mail, mais c’est mieux de le respecter.
Ce manque de professionnalisme et de respect me conforte dans l’idée que « l’école y » est mieux. Je n’hésiterai donc pas à vous faire une bonne publicité (négative évidemment) dans mon milieu professionnel (clients, collaborateurs).
Merci de définitivement me retirer de votre base de données.
Mes meilleures salutations
Pierre Z »
Acte 3 – Notre réponse
« Bonjour Pierre,
Nous avons bien reçu votre courrier mail. Désolé que votre adresse n’ait pas été retirée de notre mailing-list précédemment. Cela est effectivement contrariant et nous le comprenons.
Il n’y a pas en notre institution une volonté de manquer de respect à qui que ce soit. Une erreur est possible et nous apprécions que vous nous rappeliez votre demande. Nous allons réparer cela. Nous nous en assurons au plut tôt et vous le confirmerons dès réponse de notre responsable communication.
Pour le reste, l’école de « Y » est réputée et je ne nous considère pas concurrent. Nous participons l’un et l’autre à l’humanisation de nos entreprises et du monde dans lequel nous vivons.
Bon chemin et bonne continuation dans la direction qui vous semble ajustée.
Cordialement
Philippe Rogier et Adeline Rogier »
Acte 4 – Dernier courriel de Pierre
« Bonjour Philippe et Adeline,
Merci pour votre réponse cordiale. Merci aussi de respecter ma volonté.
J’ai eu dans le passé l’idée de devenir coach. Ce qui me semblait une continuité logique dans mon parcours : formateur, consultant, … et maintenant CEO Ad interim. Il n’est plus dans mes intentions de m’orienter dans cette direction.
Je garderai une copie de ce mail. On ne sait jamais au cas où…
Je vous souhaite également un bon chemin et une bonne continuation dans votre école et vos activités.
Cordialement,
Pierre Z »
Quelques mots pour conclure cette histoire qui, après avoir bien mal commencé, se termine plutôt bien.
Je souscris à la pensée de Frankl pour qui l’humain, en plus d’être biologique (assemblage d’atomes et siège de réactions chimiques) et psychique (déterminé et mené par ses pulsions), est aussi noétique, c’est à dire capable de distanciation et de transcendance et mu par des forces vitales, originaires et « jamais malades ».
J’ai foi en l’être humain. Chaque matin, au lever, il nous est possible de nous souvenir des cadeaux reçus de nos contemporains. Frankl parlait des granges pleines que l’on peut remplir de nos rencontres, de l’amour échangé, de nos projets, de nos décisions et de nos attitudes face à aux choses sur lesquelles nous n’avons pas prise.
Pierre, Adeline et moi faisons partie de cette communauté d’humains. A ce titre, nous pouvons verser d’un côté ou de l’autre d’une ligne ténue, qui peut alors être basculement ou accomplissement.
Merci Pierre, merci Adeline d’avoir été vigilants au delà des premiers mots. C’est encourageant et j’en suis très touché.