Des larmes plein les cieux…

Aujourd’hui, j’ai beaucoup pleuré en assistant à la représentation de « L’Homme de la Mancha » à Louvain-la-Neuve. Grand amateur du maître, Filip Jordens y reprenait avec panache le rôle tenu jadis par Jacques Brel. Et le moins que l’on puisse dire est que l’émotion était au rendez-vous. Acteurs et musiciens étaient pleinement engagés, centrés, présents à eux, à l’œuvre et au public. Ce que ces artistes ont fait passer à travers leur interprétation était un pur bonheur de communion, de trans-subjectivité et d’empowerment. Figurez-vous que je me suis senti grandi, comme regardé par eux. J’étais Dulcinea. Tout au long du spectacle, je sentais mon cœur s’ouvrir, accueillir, je percevais petit à petit les mots chantés comme sortant de ma propre bouche. Et je pleurais d’émotion d’être ainsi entrainé sur la scène, dans le monde, dans la vie. J’en avais l’autorisation, j’y étais invité, j’y étais.

Quel spectacle ! Quelle épreuve !

Je suis épaté par ces gens qui sont capables de transmettre leur vivance au-delà de leurs mots et de leurs gestes jusque dans mon ressenti, mes tripes, mon corps et mes sens. Je me sens moi aussi vivant. Ils sont brillants, ils illuminent l’entourage de leur lumière et mettent en valeur notre lumière. Mieux, ils semblent nous donner des permissions: « Brillez », « Osez », « Exprimez-vous ».

Dès le début du spectacle, Don Quichotte offre des signes de reconnaissance à Dulcinéa: « Tu es Dulcinéa! ». Celle-ci les refuse: « Non, je ne suis qu’une putain, regarde-moi comme je suis, ouvre les yeux, regarde la réalité en face. Que me veux-tu ? ». Mais à la fin du spectacle, quand un muletier lui dit qu’elle n’est rien, elle lui répond: « Je suis Dulcinea ».

C’est aussi un constat, nous changeons, nous pouvons changer de regard, faire un pas de côté, c’est très Franklien.

Abandonne, dit-on à Don Quichotte. Non, je vais au bout de ma quête, c’est ma quête, mon devoir, ma mission, ma participation.

Pour conclure, je vous propose quelques questions de réflexion:

• Qui, dans votre entourage brille jusqu’à vous permettre de briller à votre tour, d’être et de déployer votre puissance intérieure ?

• Quels signes de reconnaissance vous a-t-on donné dans les derniers mois et que vous accueillez aujourd’hui (et peut être pas antérieurement)

• Quels signes de reconnaissance avez-vous donné récemment sur le prince/la princesse de l’autre ?

• Qu’avez-vous envie d’abandonner dans les derniers temps ? En quoi cela aurait-il une influence sur votre mission et/ou le sens de votre existence ?

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