Rogier mène l’enquête…

 

Je viens de terminer avec ravissement la lecture de «Dans les Bois Eternels » de Fred Vargas. Un véritable page-turner que j’ai eu bien du mal à lâcher avant le mot « fin ».

Fred Vargas est une écrivaine française qui montre toute son érudition quel que soit le registre choisi: polar, monde animalier, nature humaine et archéologie.

En l’occurence, « Dans les Bois Eternels » est un polar dans lequel on retrouve son héros récurrent, le commissaire Adamsberg que l’auteure a doté d’une capacité de créativité, de déréflexion (voir Frankl) et d’une intuition hors du commun.

Au-delà de la dimension divertissante du roman, j’ai eu, tout au long des 400 pages, le sentiment d’assister à une succession de séance de coaching. Chaque détail était important, tout était systémique, les descriptions de Vargas reprenaient des éléments très différents en les mettant en lien les uns avec les autres. Cependant, dans l’essentiel, l’auteure montrait combien la prise de distance, le prendre soin de soi, la capacité de s’aérer étaient au cœur des interventions de son héros. 

Difficile de ne pas faire le parallèle avec notre pratique de coaches… En effet, si Vincent Lenhardt établit une liste non-exhaustive de nos interventions (écoute, apports, modélisation et interventions comme le soulignement, la confrontation, etc), il résume aussi ce que tout professionnel de la relation se doit de développer au minimum avec son client : la construction de l’alliance coach-coaché, la compréhension des enjeux de la relation et la capacité d’être force de proposition. 

Tout cela demande et sollicite le coach sur sa santé, son hygiène, un bien-être à prévenir, à soigner et à cultiver. Choses que j’avais un peu négligé durant ces quelques soirées et nuits de lecture palpitante.

J’en ai payé le prix cet après midi-là. J’accompagnais Angelique dans sa réflexion sur son métier de manager. Alors que nous étions supposés l’aider à décider de sa stratégie, je m’endormais face à elle. Intérieurement, je me maudissais d’avoir lu Vargas jusqu’aux petites heures et me demandais si je disposais encore d’un minimum de lucidité, de créativité et d’intuition pour être disponible aux enjeux d’Angélique. Tel le commissaire Adamsberg, je réfléchissais à toute vitesse sur l’impact que mon sommeil allait avoir sur Angelique mais aussi sur ce qui, chez elle, pouvait provoquer ce sommeil inhabituel. Que se passait-il en son for intérieur (sur lequel je n’avais aucune prise, sinon une possible connaissance de ce qui s’y tramait) ?

Mu par une soudaine intuition, je me suis permis une réflexion à voix haute: « Angelique, qu’est-ce qui fait que tu me demandes encore de l’aide sur ce sujet alors que nous l’avons déjà traité et que tu sais donc ce que tu as à faire ? C’est Tout pour être fatiguant, démoralisant et démobilisant, non ? Qu’en penses-tu ? »

En un quart de seconde, la fatigue avait disparu chez moi et nous avons pu travailler ensemble sur les États du Moi d’Angélique. Nous étions alors enfin au cœur d’elle et de la relation.

Autant vous dire que ce soir-là, je me suis couché tôt et sans livre à mon chevet.

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