Ce 1er janvier, le soleil, le vent et le froid s’étaient donné rendez-vous pour nous accompagner à l’occasion de notre première balade de l’année. Nous marchions le long de la côte en ce jour un peu spécial de lendemain de veille. Et si le temps était clair et lumineux, nos esprits l’étaient un peu moins, embrumés qu’ils étaient par les vapeurs liquoreuses du réveillon.
Au gré de notre marche, nous ressentions avec joie la légère piqure du froid sur nos visages et les bienfaits vivifiants des embruns. Et c’était bon…
Arrivés à hauteur de bulles à verre où les riverains peuvent se débarrasser de leurs vidanges (nos lecteurs français liront « consignes »), nous découvrons des monticules de bouteilles vides de vins, de Champagnes et d’alcools divers. Quel spectacle! J’en souris, sans doute un peu malgré moi. Combien devait-il y en avoir ? Quelques centaines assurément. Tous ces gens avaient du avoir sacrément soif!
Tout en poursuivant ma marche, je laisse mon esprit vagabonder et, histoire d’élever un peu le débat, celui-ci m’entraine sur une réflexion autour du thème de la soif.
Pour ma part, je relie soif à désir, envie (voire en vie), besoin, etc.
Il est dès lors illusoire et inutile d’imaginer pouvoir étancher notre soif puisque c’est précisément elle qui nous rend vivants. Alors, célébrons nos soifs avant même de chercher à les assouvir.
A propos de soif et pour conclure, voici une petite réflexion qui figure en quatrième de couverture de « Soif », le dernier livre de Amélie Nothomb: « Pour éprouver la soif il faut être vivant.»
J’ai beaucoup aimé ce livre, son écriture, le sujet traité (les dernières 48h de Jésus), la manière très extrême et stimulante de l’aborder, les quelques réflexions iconoclastes sur des thèmes collatéraux tels que le pardon, l’amour de soi, l’amitié, la vie.
Bref, je porte un toast à ce livre et à son auteure!
Rogier 