Incoachable n’est pas le titre du prochain film réunissant Omar Sy et François Cluzet, c’est le cri du coeur de Denise, l’une des coaches que j’accueille en supervision. Voici d’ailleurs ce qu’elle me disait l’autre jour:
-«Ce client me semble incoachable, il se défile tout le temps. Pourtant il est très sympa et même s’il me dit vouloir changer, pas moyen de le coacher. Tu veux bien m’aider à travailler sur moi car il doit forcément y avoir un truc ? »
Cela m’a fait penser aux propos tenus par Marie-Claire lors de l’une de ses premières supervisions de jeune coach: « J’ai l’impression qu’elle le fait exprès pour me coincer. Elle m’amène des problèmes insolubles…»
-« O.K., Denise, veux-tu bien m’expliquer ce qui amène ton client à te consulter? »
Après les explications de Denise, je comprend que son client vient chercher de l’aide afin de se positionner vis-à-vis de la lignée familiale et de gérer paisiblement les avis, souvent divergents, que lui donnent ses proches, son père, son oncle et les autres actionnaires familiaux.
-« J’ai parfois l’impression qu’il se laisse impressionner voire redéfinir par l’extérieur… »
-« Quel est l’objectif du coaching ? »
-« Qu’il arrive à dire non, par exemple. »
Je lui explique alors qu’à mes yeux, il est sans doute nécessaire d’établir un contrat dans la relation de coach à client. Un contrat clair, simple, limité, réaliste (smart) sans que le coach se laisse redéfinir par le client. Je lui recommande aussi d’être modélisante dans le oui comme dans le non. Sans cela, il est vraisemblable que le travail n’avancera pas vite, lui donnant ainsi la croyance d’être face à un client incoachable.
-« À quoi ceci te fait penser? »
-« À un processus parallèle ! »
-« Bingo! »
Rien de grave bien sûr, simplement le constater, en sourire jusqu’à le remercier d’exister (ce processus parallèle) et se positionner.
Comme Gaëlle me le disait récemment : « Dire les choses, c’est sans doute utile. Faire les choses c’est encore plus efficace, même sans le dire. »
A certains moments, avez-vous aussi l’impression d’être coincé(e) dans une relation impossible à manager, d’être face à une personne ingérable et/ou de tourner en rond?
Racontez, vous m’intéressez !