Archives pour la catégorie Superviseur

Quis coachet ipsos coachodes?*

Dans la culture CT (Coach & Team), nous sommes conscients de la nécessité de garantir notre développement continu. Pour tous, il s’agit même d’une évidence. C’est pourquoi, parallèlement à sa pratique, le coach CT veille à se former, à se faire superviser et à suivre une thérapie. Rien de moins.

Tous ces espaces (la formation, la supervision et la thérapie) sont évidemment liés à la déontologie, à l’éthique, aux valeurs. Mais ce n’est pas tout car elles parlent aussi de nos croyances, des stratégies apprises et surtout de la nécessité de les interroger en permanence dans chacun de nos actes, de nos interventions et même de nos intentions. Comme me le disait hier Olivier, le kiné qui m’épaule durant ma rééducation: « Nous ne sommes limités que par nos croyances. Et celles-ci sont souvent inconscientes. »

Ah l’inconscient, le mystère comme l’appelle très justement Vincent Lenhardt…  Lire la suite

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Le pouvoir du pouvoir…

– «Tout au long de mes études, on m’a fortement encouragée à côtoyer les gens qui ont du pouvoir. On prétendait que le pouvoir était synonyme de liberté, de sécurité et de stabilité. Or le pouvoir est aux mains des grandes organisations, des grosses entreprises. Il me fallait donc côtoyer ces gens-là… »

Alexia et moi étions en pleine séance de supervision. Quelques minutes plus tôt, elle m’avait demandé de l’aider à comprendre pourquoi, à chaque fois qu’un responsable RH lui demandait un accompagnement d’équipe, elle accédait à sa demande malgré le fait que ça ne l’intéressait pas. Lire la suite

I’m a poor lonesome coach…

Ce jour-là, je participe à un groupe de supervision en tant que superviseur. D’entrée de jeu, Anselm m’interpelle :

-« Philippe, j’ai besoin que tu me donnes une permission: celle d’accepter ce coaching. »

-« Qu’a-t-il donc de particulier, ce coaching ? Tu coaches déjà depuis plusieurs années ! »

-« Quand j’ai accepté ce coaching, Bernadette, ma cliente, venait en son nom propre. Elle ne m’avait pas dit qu’elle travaillerait sur des situations professionnelles où il est question d’individuel, d’équipe et de groupe. Et je n’ai pas toutes les connaissances sur ces registres là. Je me sens bien seul à cet endroit là… » Lire la suite

Le petit détail qui la chiffonnait…

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Anne me téléphone vendredi après-midi.

-« Bonjour Anne, comment vas-tu ? »

-« J’ai besoin d’un coup de peigne. As-tu quelques minutes à me consacrer ? »

-« Je les ai, je t’écoute. »

-« J’ai un séminaire lundi matin et je suis en panne d’idée. »

-« Oh, et de quoi traite ce séminaire ? »

-« De la puissance du travail en équipe. C’est facile de travailler seul, c’est plus performant de travailler ensemble. Je voudrais illustrer ça par un extrait de film et connaissant ton intérêt pour le cinéma… Bref, vois-tu un film qui parle de ce « travailler ensemble » ? » Lire la suite

Ordo ab chao

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Dans l’article précédent, nous avions laissé Anouchka face à ses questionnements: « Que se passe-t-il ? Comment réagir ? ».

Première piste: 

Basique et assez répandue, la première idée consiste à se focaliser sur la résolution technique et pratique des difficultés. Anouchka pourrait par exemple développer le marketing de sa structure, renforcer ses démarches commerciales, retourner voir ses clients et leur faire d’autres propositions. Dans un autre registre elle pourrait menacer d’attaquer pour rupture de contrat, rompre les alliances, etc.  Lire la suite

Chaos mais pas KO!

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Anouchka est gérante d’une société de consultance, créée il y a dix ans. La société se développe bien et atteint pleinement ses objectifs.

Lorsqu’elle vient me consulter, Anouchka fait face à trois contrariétés:

  • Elle vient d’apprendre qu’une entreprise qu’elle accompagne depuis plusieurs années reporte d’un an la nouvelle phase d’accompagnement.
  • La prospection initiée dans une autre société est remise en question pour des raisons budgétaires.
  • Une collaboration patine sur un appel d’offre récent.

Ses questions : Qu’est-ce que cela vient dire ? Comment en faire quelque chose ?  Lire la suite

Question de (bon) sens…

Il est bien difficile de parler du sens ! Et cela d’autant plus que le mot lui-même peut revêtir plusieurs… sens. On parle en effet de sens pour désigner  la direction, la signification, la perception, le plein…

Je l’ai compris aujourd’hui en parlant et partageant avec Jerome que je supervise. Il se réjouit de voir à quel point ses interventions de la dernière année lui semblent différentes de celles des années précédentes. Son ressenti est d’être sorti de l’obligation de se battre, de gagner, de remporter des contrats coûte que coûte, ce qui lui coûtait cher en sur-adaptation, en agitation et en stress. Aujourd’hui, il éprouve ces interventions sans enjeux superflus et sans nécessité de se sur-adapter.

Ma perception est qu’il a changé son regard sur l’importance de remporter un contrat*.

Certains contrats me semblent pourtant essentiels à ma vie, même si c’est dans mon métier: Lire la suite

En attendant Nathan…

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« Pour quelle(s) raison(s) ne prends-tu pas cette mission toi-même ? »

La question est posée en supervision. Je suis le superviseur qui pose la question à  Nathan, coach et thérapeute aux compétences établies. Néanmoins, Nathan ne se reconnaît pas celle d’accompagner une organisation.

Quelques éléments de cadre :

Nathan connaît cette organisation par sa compagne, membre de l’association, et par l’un de ses amis qui en est l’un des administrateurs. L’association est à une période charnière de son existence. Créée il y a 5 ans, elle a connu une forte croissance du nombre de ses membres et doit aujourd’hui se structurer sous peine d’étouffement et de mise en péril. Et cela d’autant plus que plusieurs de ses cadres s’essoufflent aussi.  Lire la suite

Camille épisode 3 : De l’importance (ou pas) du diagnostic…

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Dans de précédents articles, je vous ai détaillé les premières démarches d’un échange avec Camille : premiers signes échangés, premiers contacts, formulation de sa demande…

Quel devrait être l’étape suivante pour structurer l’échange ?

J’ai longtemps eu besoin de théoriser ce qui se passait. C’était rassurant de me baser sur des modèles théoriques qui éclairaient le chemin, celui de mon client comme le mien. Je pouvais ensuite mettre en pratique des éléments de théorie.

Longtemps encore, j’ai témoigné d’une volonté farouche de poser un premier diagnostic, sachant qu’il est toujours en évolution. L’échange* est un mouvement, une dynamique de va et vient permanent, une succession de « dit » qui tente d’exprimer un « dire » lui aussi en transformation permanente. Souvent d’ailleurs la personne en face de moi (et sans doute suis-je aussi ainsi) n’a pas conscience de ce qu’elle va exprimer quelques temps avant de l’exprimer. Raison pour laquelle, je pense, Lacan insiste tant sur le langage comme signifiant exclusif et ultime de l’échange.  Lire la suite

Camille épisode 2 : Quand débute le travail d’accompagnement ?

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Le travail d’accompagnement entre un client et un professionnel de l’accompagnement débute dès la première rencontre, de visu, par mail ou par téléphone, le coaching, la supervision, l’accompagnement logothérapeutique (pour simplifier ces termes, je prendrais un mot commun : échange) a commencé. Je pourrais d’ailleurs dire que, comme l’enfant qui se construit dans le ventre de sa mère et peut-être même dès avant sa conception, l’échange a commencé bien avant ce contact.

Client et professionnel ne sont déjà plus « innocents » au moment de ce premier contact « matérialisé ». L’appel du client est déjà le résultat d’une démarche intérieure. La disponibilité du professionnel est aussi l’expression d’un choix (implicite) initial, d’une identité explicitée, même provisoire, et toujours en construction. Lire la suite