Rêveries du promeneur (pas du tout) solitaire…

Depuis plus de cinquante ans, quand vient novembre, le coeur de Tourinnes-la-Grosse bat au rythme des Fêtes de la Saint-Martin. Dans les cinq villages de l’entité de Beauvechain, les maisons ouvrent alors leurs portes aux artistes, artisans, poètes, dessinateurs, peintres, céramistes et autres magiciens de la création.

Nous y flânions l’autre week-end et passions de la surprise à l’émerveillement au gré des expositions qui nous accueillaient.

Notre première découverte fut une œuvre de Max Van der Linden dans l’église de Tourinnes-la-Grosse. Décédé en 1999, ce grand céramiste fut l’un des fondateurs des Fêtes de la Saint-Martin. Jules Beaucarne, autre figure locale, le décrivait comme « L’homme qui faisait des étoiles avec de la boue »…

Muser au musée…

Cela se passe en France, dans une classe de terminale. Ouvert à un enseignement diversifié, le professeur de français propose à ses élèves la visite d’un musée d’art contemporain. Au-delà de la visite, il souhaite que cette journée découverte, cette « learning expedition », se conclue par une dissertation centrée sur l’œuvre d’un artiste français : « Qu’a voulu dire, signifier, représenter l’artiste dans son œuvre ? »

La visite a lieu quelques semaines plus tard.

Dans la classe, un élève finaud se garde bien de révéler au professeur que l’artiste auquel il pense consacrer sa dissertation est l’un de ses proches. Mieux encore, c’est l’artiste lui-même qui rédigera la dissertation.

Monet money money…

La toile de Monet, « Les Peupliers à Giverny », vient d’être mise en vente publique par le MoMa de New York. Elle a trouvé acquéreur pour la somme astronomique de 14 millions €.

Au grand dam de nombreux experts estimant qu’une œuvre d’art offerte par un donateur est inaliénable et ne peut, à ce titre, quitter son musée pour rejoindre une collection privée.

Deux camps d’experts – les « pour » et les « contre » – s’affrontent à grand renfort d’arguments.

Les »pour » soutiennent que la vente de cette œuvre ancienne permettra au musée d’acquérir des œuvres contemporaines. Tandis que les « contre » affirment que le vendeur (représentant pourtant un musée public) ne peut être complètement libre par rapport à l’acheteur. Il est, à leurs yeux, juge et partie. Il y a donc conflit d’intérêts, de missions. Une sorte de double lien !

Une sacrée nana!

La semaine dernière, j’étais à Paris pour visiter l’exposition de Niki de Saint Phalle, grande artiste franco-américaine, aujourd’hui décédée.

J’ai été touché de l’œuvre de cette femme . Ébloui dès l’abord, par sa production, la diversité en taille, en forme et en couleurs. La force dans la présence. J’étais ému de cette profusion.

Et au fil de l’exposition, je découvre la femme derrière l’artiste. Sa vie, la violence de son adolescence entre un père incestueux et une mère non-protectrice, sa tentative de sortir de sa condition imposée et le projet qui l’occupera toute sa vie : créer, comme Gaudi et son parc Güell de Barcelone, des jardins recevant ses créations imposantes, vivantes, lumineuses.

Réveillons l’artiste en nous!

Je préparais récemment deux interventions sur l’anthropologie de Frankl. Autant d’occasions de faire connaître Frankl et la logothérapie, mais aussi la puissance de son anthropologie et de son regard sur la personne.

Dans mon propos, je fais évidemment le lien entre son anthropologie et la mienne. Et ma capacité à prendre conscience de mon regard sur l’homme.  Pourquoi cela me touche-t-il autant ? Parce que je crois que c’est avec ce regard, avec les concepts auquel je crois, que je suis vraiment en interaction avec mes clients ! L’intersubjectivité, comme en parle Vincent Lenhardt.

Sanson mais pas sans sens…

Ce soir, je suis resté scotché devant une émission de télé. Mireille Dumas recevait une artiste exceptionnelle en la personne de Véronique Sanson.

Avec sérénité, tendresse et émotion, Véronique Sanson nous a parlé de sa vie avec Pierre Palmade, de ses chansons, de son fils, de son alcoolisme…

Ecrite après la prise de conscience de son alcoolisme, l’une de ses chansons (« Je me suis tellement manquée ») parle de lampe et de pardon. Elle y dit notamment :

« S’il me reste un sanglot, une petite lampe allumée dans mon âme, je les offrirai aux autres, je me suis pardonnée. »